La conférence du mois
Ce vendredi 29 mars à 19h30, nous aurons le plaisir d’accueillir pour la première fois Valentin Christiaens.
Laissons-le se présenter et résumer sa conférence ci-dessous :
Je suis chercheur post-doctoral en astrophysique à la KU Leuven et à l’ULiège. Après un bachelier en physique et un master en sciences spatiales à l’ULiège, je quitte nos terres de pluie et pars huit ans arpenter l’hémisphère sud, d’abord pour un doctorat à l’Université du Chili, puis un post-doctorat à l’Université de Monash à Melbourne, acquérant au passage une expertise dans les domaines de l’imagerie directe et de la modélisation des disques protoplanétaires. Le périple s’achève avec un retour à mon alma mater en 2021 pour entamer un mandat de chargé de recherches FNRS, alterné depuis septembre 2023 avec un poste à la KUL lié à la caractérisation d’atmosphères d’exoplanètes avec le télescope JWST. Je suis l’heureux récipiendaire du prix de Boelpaepe 2023 d’imagerie scientifique de l’Académie Royale des Sciences, pour mes contributions dans le domaine des disques protoplanétaires et mes images de protoplanètes.
Imagerie de planètes en formation
Comment se forment les planètes ? Bien que les théories se soient succédé au fil des siècles, les preuves observationnelles en faveur de l’un ou l’autre modèle se sont avérées parcimonieuses jusqu’il y a peu. Pendant longtemps il a fallu extrapoler à partir de l’observation des planètes de notre propre Système solaire et des reliques de sa formation (astéroïdes et comètes). La découverte de milliers d’exoplanètes via des méthodes indirectes d’une part, et l’avènement de la dernière génération d’instruments infrarouge et radio/sub-millimétrique à haute résolution d’autre part, ont permis des avancées majeures et des découvertes parfois inattendues ces dix dernières années. L’imagerie à haut contraste et haute résolution angulaire, capable d’imager la luciole à côté du phare, a permis récemment d’obtenir les tout premiers clichés de planètes en formation autour de leur étoile, via l’utilisation de méthodes avancées pour éteindre la lumière du phare. Ces clichés capturent des bébés planètes (on parle de protoplanètes) en flagrant délit de gloutonnerie dans leur berceau. Car une planète en formation est une planète qui grandit, et qui accumule (on dit qu’elle accrète) de la matière du disque protoplanétaire l’environnant.
Cette présentation a pour but de faire le point sur nos connaissances en matière de formation des planètes, d’expliquer brièvement les techniques utilisées pour obtenir nos images à haut contraste, mais également de faire découvrir les plus belles observations de disques protoplanétaires et les résultats les plus significatifs obtenus dans le domaine ces dix dernières années – dont entre autres les résultats les plus récents que nous avons obtenus avec le télescope spatial James Webb.
Valentin Christiaens
